Ajax est un digital-illustrateur, dessinateur hors pair.

 

Ajax Nzeyimana est un jeune homme très talentueux qui a su bien  exploiter son talent de dessinateur. Passionné  dès son plus jeune âge, il dessine dans de nombreux magazines et sites de la capitale à savoir  le Collectif des bloggeurs Yaga et le Magazine Jimbere. Récemment il a  gagné dans un concours intitulé "Croque ton histoire" organisé par Free-Press Unlimited dans son projet << Drawing the time >>.  Dans un entretien qu’il nous a accordé, il nous parle de sa motivation, de son parcours, de ses sources d’inspiration et de ses conseils.

1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Ajax Nzeyimana, Digital-Illustrator, dessinateur de presse pour le Magazine Jimbere ainsi que le Collectif des bloggeurs Yaga. Je suis un ancien de l’Ecole d’Art de Gitega (ETSA en sigle) et pour les études supérieures j’ai fait  la communication à l’Université Lumière de Bujumbura Options conceptions audio-visuelles.

2. Pourquoi avoir choisi le métier de dessinateur de presse ? Qu’est-ce qui vous a motivé pour le dessin ?

A vrai dire je n’ai pas choisi d’être dessinateur de presse ou illustrateur tout court. Au fait c’est un truc qui m’est venu naturellement. Dès le jeune âge j’étais passionné par le dessin. Les profs me tapaient dessus, mais heureusement que mes parents m’encourageaient. Je dessinais tout le temps, j’imitais tous les bandes dessinées qui me tombaient sous la main.  

3. Où publiez-vous vos dessins?

Je travaille actuellement, comme Digital Illustrator pour le compte du Magazine Jimbere et du Collectif de bloggeurs Yaga. Occasionnellement, je travaille comme consultant-illustrateur avec d’autres organismes pour la réalisation des outils de communication comme la RCN Justice & Démocratie et l’Unicef.

4. Vous êtes un illustrateur dessinateur d’humour. D’où tirez-vous votre créativité ?

Bon, la créativité vient de la vie en général.  Que ce soit les émissions sur RFI, BBC,  la lecture, les ami(e)s, lors des réflexions à travers internet sur nos smartphones.  Il y a une multitude d’inspirations sur la société, l’économie etc.  Au fait ce qui pousse un artiste à créer c’est le choc cognitif (comme dirait mon professeur à la fac).  

5. Comment se passe la vie d'un dessinateur de presse dans la vie courante ?

Comme tout le monde,  je vais au boulot, tu le sais, Par contre, c’est la nuit où j’ai l’envie de créer. Pour certains, c’est au petit matin. Mais moi c’est la nuit, quand il n’y a personne pour me déranger. J’aime la tranquillité quand je dessine et par contre la musique ça m’aide beaucoup.

6. Quelles difficultés rencontrez-vous le plus souvent dans votre métier ? Et comment les surmontez-vous ?

La plupart des cas, c’est le matériel de dessin, la peinture acrylique qui font défaut ici au Burundi. Le matériel artistique manque beaucoup. Mais depuis que j’ai migré vers la tablette graphique j’ai plus ce problème, même si le papier me manque des fois.

7. Depuis quelques temps, vous travaillez dans de nombreux sites et magazines, est-ce facile à gérer ?

Non, c’est vrai ce n’est pas facile de gérer surtout qu’à côté du boulot, certains ONG font ponctuellement appel à nos services d’illustrateur. Mais avec une bonne organisation, on y arrive. D’ailleurs, récemment nous venons de créer (moi et deux de mes potes) un bureau “Illustra Comics” justement spécialisé dans l’illustration, le design et le scénario pour perfectionner notre travail.

8. Quel est votre conseil aux jeunes aspirants dessinateur de presse ?

Il faut persévérer, poursuivre son rêve peu importe les obstacles. Parce que les jeunes peuvent avoir un talent, mais après quelques échecs ils décident de passer à autre chose. Beaucoup de mes amis ont laissés tomber le dessin alors qu’ils étaient même plus doués que moi. Ça me fait mal quand je pense à ceux qui m’ont donné quelques dessins quand j’étais gamin, alors maintenant ils me demandent de faire simplement une caricature d’eux.

 

9. Un dernier mot à nos lecteurs ?

Persévérez !!! Peu importe ton talent. C’est le seul motif que j’aimerais partager avec les lecteurs.

ELSA MEMA