Leather Love des sandales Made In Burundi.


      


Leitha Masengo est une jeune fille ambitieuse. A 24 ans seulement,elle est à la tête de son entreprise "Leather Love" une marque de sandale pour hommes,femmes et enfants. Elle est aussi diplômée dans la faculté Business Administration.  Dans cette Interview qu’elle nous a accordée, elle nous parle de sa motivation,  de son parcours, de sa collection et de son inspiration. 
Leitha Masengo




  




1. Parles-nous un peu de toi.
Je m’appelle Leitha, j’ai 24 ans et je suis Burundaise. Je suis née, j’ai grandi et j’ai étudié au Burundi. Je suis diplômée de la faculté de Business Administration il y'a de cela deux ans, je me suis lancé dans le monde du travail, décidant en début de cette année d’y mettre une pause pour me consacrer à mon entreprise.

2. Quel est ta motivation à la création de cette ligne de sandales ?
De nature j’aime beaucoup les chaussures ,en particulier les sandales pour le confort et l’élégance qu’elles offrent. Le souci cependant est que à Bujumbura, le choix de sandales sur le marché est considérablement réduit : on a droit à du « second hand » ou alors à des pièces neuves mais qui échouent à l’épreuve du temps. A côté de ça, j’avais toujours l’impression que les styles étaient décalés, en bref je n’arrivais pas à trouver mon bonheur. Tout au long de mon cursus universitaire, j’ai été stimulée à identifier les problèmes autour de moi et à les transformer en opportunités ; donc quand j’ai rencontré un maroquinier dont les connaissances et l’habileté m’ont impressionné, j’ai nourri l’idée de produire mes propres sandales et de pouvoir en offrir aux gens.


3. Quel parcours t'a amené jusqu'à Leather Love ?
Dès lors que j’ai fait la connaissance de ce cordonnier, j’ai conçu trois échantillons que je lui ai ensuite apportés pour qu’ils les produisent et que je puisse voir si on était tous deux capables de se lancer. Je n’étais pas très fière des produits, mais une amie en a pris connaissance, a demandé à les voir et a voulu tout de suite placer une commande.
4. Combien de temps passes- tu à créer une collection ?
Pour créer une ligne de sept modèles disons, je prends environ une semaine pour faire le tour du marché de matériaux et voir quelles matières sont disponibles et analyser les coûts conjonctifs. Je rentre ensuite faire des recherches sur les tendances, comparer la faisabilité des modèles par rapport au matériel disponible et puis je commence à dessiner. Je contacte le maroquinier et ensemble nous discutons des modèles, ajustons les dessins et je place la commande. Je dirais en général qu’en un mois, la collection est finie et prête à porter.

5. Et la vente ?
Je n’ai pas encore une adresse fixe donc la vente se fait habituellement sur les réseaux sociaux et à travers le bouche-à-oreille. Je publie les photos des designs en cours de production, j’en parle à des amis et les amis en parlent à leurs amis.

 6. D'où vient ton inspiration ?
Je m’inspire beaucoup des tendances actuelles. Les sandales que je crée sont plates donc je m’oriente principalement vers le style boho-chic ; des tenues simples et commodes mais qui peuvent se porter pour une sortie en ville. Le confort aussi est une valeur qui prime dans mon processus de création, donc quand je dessine, je me demande souvent si le modèle sera confortable et agréable à porter dans la vie de tous les jours.


 7. Quel est le plus grand défi à relever dans ce métier ?
Le manque de choix encore et toujours. Je ne l’ai su qu’une fois que je m’étais lancée déjà : le cuir n’est pas beaucoup produit localement. Il n’y a pas beaucoup de variations en termes de couleurs, de sortes et on se retrouve avec des options réduites pour tout ce qui est matériel de maroquinerie. Même les simples boucles de fermeture ne sont pas importées, on se retrouve avec une même catégorie de matériel et souvent bas de gamme.

8. Où est-ce que tu te vois dans 5 ans  avenir ?
J’aimerai faire de ma petite aventure une organisation concrète, qui crée de l’emploi et génère des ressources pour le pays. Dans cinq ans je m’imagine avoir une petite boutique coquette remplie de mes créations avec un vaste atelier à l’arrière dans lequel un groupe de maroquiniers travailleraient à la réalisation de différents articles.



9.  Quel est votre hobby ?
J’ai plusieurs hobbies ; j’aime lire, écouter de la musique, mais si je devais en mentionner un seul je dirais créer dans un large contexte. Tout ce qui à voir avec le processus de création que ce soit organiser un évènement, concevoir du matériel graphique, écrire, dessiner mes sandales ou encore créer des liens avec des personnes ; je passe la plupart de ma vie à créer.

10.  Un dernier mot pour nos lecteurs ?
J’aime penser qu’on est plus que des personnes avec un passé, un moule à remplir et des responsabilités. Dieu a créé chacun de vous avec une infinité de talents qui font la beauté de chacun. Je vous encourage à dédier votre vie à découvrir et exploiter tout votre potentiel. En anglais on dit souvent « the Sky Is the limit » mais même le ciel n’est rien comparé à vous et votre volonté. Donnez-vous une chance et prenez-y du plaisir !
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 Elsa Mema

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